Solaris
L'histoire
Suite à un message énigmatique de son ami Gibarian séjournant sur la station d’observation gravitant autour de la planète Solaris, le psychologue Kris Kelvin est envoyé en mission sur les lieux.
L’océan protoplasmique recouvrant l’intégralité de la surface de la planète est sujet depuis de nombreuses années à une analyse scientifique poussée dans le but d’établir un contact avec cette forme de vie inconnue. Dès son arrivée, Kelvin apprend le récent suicide de Gibarian et est confronté au comportement mystérieux des deux autres scientifiques restants, Snaut et Sartorius.
La présence inexplicable d’individus inconnus à bord de la station sème rapidement la confusion dans l’esprit de Kelvin. Lorsqu’à son réveil apparaît sa femme, Harey, décédée 10 ans auparavant, il pense sombrer dans la folie. Il finit par comprendre que la présence de ces «visiteurs» est provoquée par l’océan qui établit un contact en matérialisant les souvenirs ou les fantasmes les plus enfouis dans l’inconscient des trois scientifiques. Tiraillé entre ses émotions et son devoir scientifique, Kelvin se confronte à l'inconnu qu'il est pour lui-même.
L’océan protoplasmique recouvrant l’intégralité de la surface de la planète est sujet depuis de nombreuses années à une analyse scientifique poussée dans le but d’établir un contact avec cette forme de vie inconnue. Dès son arrivée, Kelvin apprend le récent suicide de Gibarian et est confronté au comportement mystérieux des deux autres scientifiques restants, Snaut et Sartorius.
La présence inexplicable d’individus inconnus à bord de la station sème rapidement la confusion dans l’esprit de Kelvin. Lorsqu’à son réveil apparaît sa femme, Harey, décédée 10 ans auparavant, il pense sombrer dans la folie. Il finit par comprendre que la présence de ces «visiteurs» est provoquée par l’océan qui établit un contact en matérialisant les souvenirs ou les fantasmes les plus enfouis dans l’inconscient des trois scientifiques. Tiraillé entre ses émotions et son devoir scientifique, Kelvin se confronte à l'inconnu qu'il est pour lui-même.
Note d'intention
SOLARIS / NOTE D'INTENTION
Le projet Solaris est né au sein de la Compagnie le Tambour des Limbes de façon à poursuivre un travail de création basé sur des oeuvres romanesques. Après le Londres du début du XXème siècle dans Le Petit Oiseau blanc ou Aventures dans les Jardins de Kensington et son univers fantastique et féérique, nous souhaitions depuis longtemps nous intéresser à la science-fiction, genre littéraire étrangement mal aimé et sous-exploité au théâtre. C’est par l’intermédiaire de Benjamin Gabrié, scénographe de la compagnie, que j’ai découvert le roman de Stanislas Lem dont je ne connaissais que les adaptations cinématographiques, assez décevantes, d’Andreï Tarkovski et Steven Soderbergh. Son histoire, en apparence classique, reprend une situation maintes fois observée dans de nombreux romans et films de science-fiction mais porte en elle l’une des plus importantes réflexions sur les limites de la science et incite à une vertigineuse lecture philosophique et existentielle.Trois hommes, trois scientifiques, se retrouvent aux confins de l’univers, dans l’isolement le plus total, prêts à tout au service de la science et de cette utopique connaissance objective du monde. Ils sont, comme ils le prétendent eux-même, l’élite du corps scientifique. L’objet d’étude de ces chercheurs est une planète recouverte d’un océan : Solaris. Identifié comme étant une forme de vie indépendante, l’océan résiste cependant à toute théorie scientifique cherchant à le définir dans son entière complexité. Il s’agit d’un être doté d’une conscience et qui demeure, en cela, insaisissable. Jusqu’au jour où cette planète se manifeste indirectement aux habitants de la station en leur envoyant des « visiteurs » qui s’avèrent être des répliques parfaites de leurs fantasmes ou de leurs défuntes relations du passé.
À la lecture de ce texte écrit au début des années 60, il nous est apparu très rapidement que cette oeuvre mettait en place de nombreux éléments propices à une mise en scène théâtrale : une situation de huis-clos tout d’abord, impliquant pour ces personnages livrés à eux-mêmes et cernés par l’immensité silencieuse de l’espace, une promiscuité ainsi qu’un sentiment de claustrophobie. Il y a ensuite cette planète, qui les étudie, les observe à travers les parois de la station, tel un anthropologue, silencieuse et spéculatrice. Enfin, il y a ces « visiteurs », semblables aux apparitions divines des tragédies grecques, aux fantômes de Shakespeare ou à ces pantins étranges tirés des souvenirs de Kantor. Tous les éléments dramaturgiques sont ici rassemblés pour installer cette angoisse originelle qui sera la base de travail de cette création à travers l’histoire de ces trois scientifiques confrontés aux limites de leur connaissance.
À l’image du roman, notre spectacle se jouera continuellement de la frontière infime entre la science-fiction et le fantastique, entre ce que l’on peut expliquer, et ce qui nous échappe... En adoptant le point de vue de Kelvin, présent dans toutes les scènes, et en assistant à son histoire d’amour impossible avec Harey, réplique parfaite de son amour disparu, nous assisterons alors à l’introspection de ce psychologue au service de la science. En effet, face à ces manifestations et au dilemme qu’elles provoqueront, Kelvin évoluera : passant d’un « être dans le monde », cherchant à s’en distinguer et à l’analyser objectivement, à un « être-au-monde » (Etre et temps, Martin Heidegger), qui entretient une relation intime et subjective avec lui.
Mais c’est aussi dans la forme que notre spectacle, de par sa création artistique et technique, retranscrira sur scène ce sentiment d’angoisse et d’inquiétante étrangeté de façon à immerger davantage le spectateur dans les états d’âmes et les peurs des personnages. Notamment au niveau de la scénographie avec cette station labyrinthique aux décors mouvants, révélant des espaces clos qui se déploieront et apparaîtront insidieusement. Mais aussi par la création lumière avec l’oscillement perpétuel des couleurs bleu et rouge de la planète qui traverseront les parois de la station et influeront sur les ambiances et le comportement des personnages. Par la création sonore, enfin, jouant constamment sur les contrastes entre silence pesant et nappes musicales incluant les bruitages techniques du vaisseau.
En somme, à travers les états d’âme de Kelvin, jeune scientifique confronté aux fantômes du passé, notre adaptation théâtrale de Solaris se veut être le cadre d’une réflexion universelle sur notre perception du monde. En développant une tragédie intimiste sur le retour de l’être aimé, en adoptant le point de vue d’un anti-héros en deuil, notre création cherche avant tout à transcender les codes de la science-fiction par le biais de cette intrigue qui nous projette dans un ailleurs fictionnel, pour mieux nous parler de l’Homme, de son intimité, de son existence même.
Benjamin Gabrié et Rémi Prin
ADAPTATION
L’homme est parti à la découverte d’autres mondes, d’autres civilisations, sans avoir entièrement exploré ses propres abîmes, son labyrinthe de couloirs obscurs et de chambres secrètes, sans avoir percé le mystère des portes qu’il a lui-même condamnées.
Solaris, Stanislas Lem
Notre ambition a été de garder le point de vue subjectif de Kelvin, personnage principal du roman, afin de structurer la pièce autour de ses états d’âmes et de ses perceptions. C’est en cela que notre adaptation se centre principalement sur la relation qui se construit entre Kelvin et Harey, « fantôme » de la femme décédée du personnage, mettant en exergue les angoisses liées à un deuil inachevé. Cette confrontation au souvenir qui contamine le présent de Kelvin le place dans la situation paradoxale de devoir faire preuve de recul sur sa propre existence tout en subissant des situations de couples étranges et inopportunes dans ce contexte spatial. La construction de cette relation amoureuse rythme le texte et séquence la pièce. D’une part, nous assistons à l’acception progressive de la présence de Harey par Kelvin, qui bascule d’un rapport au réel objectif à un rapport sensible et intime. En contre-point, nous suivons la construction du personnage de Harey, qui s’humanise et prend conscience de ce qu’elle est, ce qui finira par briser la relation fragile qui unit les deux personnages. C’est à partir de ce double mouvement que nous avons tissé le fil conducteur de cette adaptation.Autour de cette relation privilégiée se développent des échanges ambigus avec les deux autres personnages de la station, Snaut et Sartorius. Complémentaires dans leur personnalité, ces trois hommes se construisent aussi les uns par rapport aux autres, face à la conscience impénétrable qui provoque ces apparitions, Solaris. Un combat entre individualisme et soutien collectif se met en place sous l’influence de Solaris, qui pénètre l’intimité de chacun des personnages et la dévoile aux yeux des autres. Si les dialogues de l’adaptation tentent de retranscrire la finesse des rapports qui unissent les personnages entre eux, nous estimons que l’omniprésence et l’influence sourde de Solaris sera aussi dépendante d’un travail de contextualisation par la scénographie et la lumière.
Benjamin Gabrié
Le projet Solaris est né au sein de la Compagnie le Tambour des Limbes de façon à poursuivre un travail de création basé sur des oeuvres romanesques. Après le Londres du début du XXème siècle dans Le Petit Oiseau blanc ou Aventures dans les Jardins de Kensington et son univers fantastique et féérique, nous souhaitions depuis longtemps nous intéresser à la science-fiction, genre littéraire étrangement mal aimé et sous-exploité au théâtre. C’est par l’intermédiaire de Benjamin Gabrié, scénographe de la compagnie, que j’ai découvert le roman de Stanislas Lem dont je ne connaissais que les adaptations cinématographiques, assez décevantes, d’Andreï Tarkovski et Steven Soderbergh. Son histoire, en apparence classique, reprend une situation maintes fois observée dans de nombreux romans et films de science-fiction mais porte en elle l’une des plus importantes réflexions sur les limites de la science et incite à une vertigineuse lecture philosophique et existentielle.Trois hommes, trois scientifiques, se retrouvent aux confins de l’univers, dans l’isolement le plus total, prêts à tout au service de la science et de cette utopique connaissance objective du monde. Ils sont, comme ils le prétendent eux-même, l’élite du corps scientifique. L’objet d’étude de ces chercheurs est une planète recouverte d’un océan : Solaris. Identifié comme étant une forme de vie indépendante, l’océan résiste cependant à toute théorie scientifique cherchant à le définir dans son entière complexité. Il s’agit d’un être doté d’une conscience et qui demeure, en cela, insaisissable. Jusqu’au jour où cette planète se manifeste indirectement aux habitants de la station en leur envoyant des « visiteurs » qui s’avèrent être des répliques parfaites de leurs fantasmes ou de leurs défuntes relations du passé.
À la lecture de ce texte écrit au début des années 60, il nous est apparu très rapidement que cette oeuvre mettait en place de nombreux éléments propices à une mise en scène théâtrale : une situation de huis-clos tout d’abord, impliquant pour ces personnages livrés à eux-mêmes et cernés par l’immensité silencieuse de l’espace, une promiscuité ainsi qu’un sentiment de claustrophobie. Il y a ensuite cette planète, qui les étudie, les observe à travers les parois de la station, tel un anthropologue, silencieuse et spéculatrice. Enfin, il y a ces « visiteurs », semblables aux apparitions divines des tragédies grecques, aux fantômes de Shakespeare ou à ces pantins étranges tirés des souvenirs de Kantor. Tous les éléments dramaturgiques sont ici rassemblés pour installer cette angoisse originelle qui sera la base de travail de cette création à travers l’histoire de ces trois scientifiques confrontés aux limites de leur connaissance.
À l’image du roman, notre spectacle se jouera continuellement de la frontière infime entre la science-fiction et le fantastique, entre ce que l’on peut expliquer, et ce qui nous échappe... En adoptant le point de vue de Kelvin, présent dans toutes les scènes, et en assistant à son histoire d’amour impossible avec Harey, réplique parfaite de son amour disparu, nous assisterons alors à l’introspection de ce psychologue au service de la science. En effet, face à ces manifestations et au dilemme qu’elles provoqueront, Kelvin évoluera : passant d’un « être dans le monde », cherchant à s’en distinguer et à l’analyser objectivement, à un « être-au-monde » (Etre et temps, Martin Heidegger), qui entretient une relation intime et subjective avec lui.
Mais c’est aussi dans la forme que notre spectacle, de par sa création artistique et technique, retranscrira sur scène ce sentiment d’angoisse et d’inquiétante étrangeté de façon à immerger davantage le spectateur dans les états d’âmes et les peurs des personnages. Notamment au niveau de la scénographie avec cette station labyrinthique aux décors mouvants, révélant des espaces clos qui se déploieront et apparaîtront insidieusement. Mais aussi par la création lumière avec l’oscillement perpétuel des couleurs bleu et rouge de la planète qui traverseront les parois de la station et influeront sur les ambiances et le comportement des personnages. Par la création sonore, enfin, jouant constamment sur les contrastes entre silence pesant et nappes musicales incluant les bruitages techniques du vaisseau.
En somme, à travers les états d’âme de Kelvin, jeune scientifique confronté aux fantômes du passé, notre adaptation théâtrale de Solaris se veut être le cadre d’une réflexion universelle sur notre perception du monde. En développant une tragédie intimiste sur le retour de l’être aimé, en adoptant le point de vue d’un anti-héros en deuil, notre création cherche avant tout à transcender les codes de la science-fiction par le biais de cette intrigue qui nous projette dans un ailleurs fictionnel, pour mieux nous parler de l’Homme, de son intimité, de son existence même.
Benjamin Gabrié et Rémi Prin
ADAPTATION
L’homme est parti à la découverte d’autres mondes, d’autres civilisations, sans avoir entièrement exploré ses propres abîmes, son labyrinthe de couloirs obscurs et de chambres secrètes, sans avoir percé le mystère des portes qu’il a lui-même condamnées.
Solaris, Stanislas Lem
Notre ambition a été de garder le point de vue subjectif de Kelvin, personnage principal du roman, afin de structurer la pièce autour de ses états d’âmes et de ses perceptions. C’est en cela que notre adaptation se centre principalement sur la relation qui se construit entre Kelvin et Harey, « fantôme » de la femme décédée du personnage, mettant en exergue les angoisses liées à un deuil inachevé. Cette confrontation au souvenir qui contamine le présent de Kelvin le place dans la situation paradoxale de devoir faire preuve de recul sur sa propre existence tout en subissant des situations de couples étranges et inopportunes dans ce contexte spatial. La construction de cette relation amoureuse rythme le texte et séquence la pièce. D’une part, nous assistons à l’acception progressive de la présence de Harey par Kelvin, qui bascule d’un rapport au réel objectif à un rapport sensible et intime. En contre-point, nous suivons la construction du personnage de Harey, qui s’humanise et prend conscience de ce qu’elle est, ce qui finira par briser la relation fragile qui unit les deux personnages. C’est à partir de ce double mouvement que nous avons tissé le fil conducteur de cette adaptation.Autour de cette relation privilégiée se développent des échanges ambigus avec les deux autres personnages de la station, Snaut et Sartorius. Complémentaires dans leur personnalité, ces trois hommes se construisent aussi les uns par rapport aux autres, face à la conscience impénétrable qui provoque ces apparitions, Solaris. Un combat entre individualisme et soutien collectif se met en place sous l’influence de Solaris, qui pénètre l’intimité de chacun des personnages et la dévoile aux yeux des autres. Si les dialogues de l’adaptation tentent de retranscrire la finesse des rapports qui unissent les personnages entre eux, nous estimons que l’omniprésence et l’influence sourde de Solaris sera aussi dépendante d’un travail de contextualisation par la scénographie et la lumière.
Benjamin Gabrié
Suite à un message énigmatique de son ami Gibarian séjournant sur la station d’observation gravitant autour de la planète Solaris, le psychologue Kris Kelvin est envoyé en mission sur les lieux.
L’océan protoplasmique recouvrant l’intégralité de la surface de la planète est sujet depuis de nombreuses années à une analyse scientifique poussée dans le but d’établir un contact avec cette forme de vie inconnue...
L’océan protoplasmique recouvrant l’intégralité de la surface de la planète est sujet depuis de nombreuses années à une analyse scientifique poussée dans le but d’établir un contact avec cette forme de vie inconnue...
- D'après le roman de Stanislas Lem (traduction de Jean-Michel Jasienko)
à Valentine
AVEC : Thibault Truffert / Julie Bulourde / Quentin Voinot / Gabriel Laborde
EQUIPE TECHNIQUE : Mise en scène : Rémi Prin / / Scénographie : Benjamin Gabrié et Suzanne Barbaud / Adaptation : Thibault Truffert et Rémi Prin / Accessoires : Suzanne Barbaud / Costumes : Manon Gesbert et Célia Bardoux / Musique et sound design : Léo Grise avec la collaboration de Laura Lascourrèges/ et les voix de Mathilde Chadeau, Fabrice Delorme et Pierre Ophèle-Bonicel
PARTENARIAT : Théâtre de la Belle Etoile / Centre Paris Anim' les Halles le Marais / Institut Polonais de Paris / Studio de Virecourt / Théâtre de Belleville
REPRISE du 7 au 30 avril 2024, Théâtre de Belleville, Paris (les lundis et mardis à 21h15, les dimanches à 20h)
Interview radio de l'équipe disponible ICI
Le dossier du spectacle est disponible ICI
Le dossier pédagogique du spectacle est disponible ICI
Les articles de presse autour du spectacle sont disponibles ICI
DANS LA PRESSE :"Dans une débauche de fumée, de néons, de capsules futuristes et de voix
robotiques, la scène du Théâtre de Belleville ressuscite l'amour du
cinéma des années 70 pour les décors faits maison. On lorgne vers
Jodorowski, Alien, et, bien sûr, le grand Tarkovski, qui dans son
interminable adaptation de 1972, souhaitait faire du roman de Stanislas
Lem un 2001 l'Odyssée de l'espace à la sauce soviétique." LE FIGARO - Jean Talabot
"Rémi Prin relève le défi haut la main. Une scénographie constamment
inventive, au service d’un récit fascinant... Le théâtre s’aventure
rarement dans ce registre : bien joué !" LE CANARD ENCHAÎNÉ - Jean-Luc Porquet
"Rémi Prin sollicite l’imagination du spectateur pour le transporter dans un voyage scientifique qui se révèle être en rêve une exploration poétique intérieure." ETAT-CRITIQUE.COM
"Un spectacle plaisant, peu commun et mené rondement par tous les protagonistes." FROGGY'S DELIGHT
"Le cauchemar que vivent les personnages de la pièce devient aussi concret que la présence
des fantômes dans nos chambres d’enfants." THÉÂTRORAMA
"Difficile de créer sur les planches un univers de science-fiction convaincant. Le metteur en scène Rémi Prin relève le défi en adaptant le roman du Polonais Stanislas Lem, SOLARIS, classique du genre porté à l'écran par Andreï Tarkovski puis par Steven Soderbergh. Kris Kelvin, jeune psychologue, est envoyé en mission sur une station spatiale qui étudie la planète Solaris. A bord, il est confronté à deux scientifiques au comportement étrange, à des inconnus qui habitent les lieux et à une résurgence de son passé. Son esprit rationnel est mis à rude épreuve. D'habiles jeux de lumière nous emmènent dans un espace-temps intersidéral. Les quatre acteurs, impeccables, servent la tension dramatique et la profondeur philosophique du texte. Car ici la vie extraterrestre permet de sonder les méandres de l'âme, les remords qui fissurent la raison, la tentation du simulacre pour fuir la réalité. Remarquable !" LA VIE
?
"Un parfait équilibre entre forme et fond, intérêt et émotion, texte et image." LA REVUE DU SPECTACLE
"Oubliez le remake décevant de Steven Soderbergh avec George Clooney sorti en 2002. Ici, Rémi Prin s’essaye à une adaptation théâtrale et
réussit le pari à la fois de montrer que la science-fiction est transposable sur scène et que la SF, genre souvent mal-aimé, peut se révéler profonde et triste.
Avec peu de moyens, il parvient à recréer une atmosphère anxiogène qui repose sur un subtil jeu de capsules qui semble à la fois se dérober aux personnages et les enfermer dans
leur angoisse, encore accru par l’espace clos du vaisseau spatial." RHINOCEROS
"Une odyssée « mélo-spatiale » !
Fidèle à l’esprit philosophique du roman de Stanislas Lem, cette pièce nous emporte dans de vastes réflexions sur la mort, la culpabilité et la conscience humaine.
Pris en étau entre les fantômes de leur passé et leurs projections
fantasmées, les protagonistes stagnent, en effet, dans une
pseudo-réalité où l’amour et les sentiments demeurent étonnamment plus
forts que toute rationalité scientifique." SYMA NEWS
"Huis clos dans l’espace, appareillage futuriste, « trucs scientifiques », apparitions surnaturelles, la difficulté technique de représenter ce type d’atmosphère
sur scène sans ridicule explique peut-être le manque de popularité de ces œuvres… Il est bien courageux de s’y essayer. Et, à vrai dire, l’exercice – surprenant – est bien réussi !
Cela tient en grande partie aux inventions scénographiques de Benjamin Gabrié et Suzanne Barbaud, qui ont créé des décors modulaires à l’identité
visuelle très forte, pouvant représenter tous les espaces du vaisseau selon leur disposition scénique. Ces éléments imposants pour la petite
scène de du théâtre permettent de créer un sentiment inquiétant, voire oppressant, de huis clos mystérieux où, à tout moment,
quelque chose peut surgir d’une porte ou de derrière un mur. Avec, en prime, des lumières (signées Rémi Prin) qui osent la radicalité et exploitent à merveille les
matériaux diffractants ou diffusant des décors, ainsi qu’une création sonore pesante, omniprésente, l’ambiance est tout à fait saisissante.
Visuellement, le spectacle est un modèle d’inventivité : on devine le bricolage sous-jacent, à l’instar du costume de cosmonaute fait de bric et de broc,
et cependant tout fonctionne parfaitement." THEATRE ACTU?
"La réussite de la pièce tient d’abord au décor de Benjamin Gabrié et Suzanne Barbaud, aux costumes qui nous replongent dans une SF du milieu
du siècle dernier. Des demi-cylindres translucides représentent les capsules spatiales, un parallépipède dont on ne verra jamais l’intérieur
évoque un laboratoire de la station, le tout pouvant se déplacer pour créer de nouvelles configurations… spatiales sur le plateau. Une fumée
rouge apparaît de temps à autre, manifestant l’humeur (bonne ou mauvaise ?) de la planète.
Il faut encore saluer le casting, en particulier le choix de Quentin Voinot (l’ingénieur Snaut). Débraillé, bedaine à l’air, il nous fait
immédiatement comprendre, quand il apparaît devant Kelvin fraîchement débarqué,
que quelque chose ne tourne vraiment pas rond dans la station." LES MONDES FRANCOPHONES?