Kensington
ou la naissance de Peter Pan
L'histoire
L’HISTOIRE
Londres, dans les années 1900.
Nous faisons la connaissance du Capitaine W-, célibataire entre deux âges et gentleman un tantinet guindé, qui s'adonne à la contemplation et, parfois, à l'écriture... Nous frayant un passage dans l'éléguant capharnaüm de son appartement, propice à la réminiscence et à l'imaginaire, nous pénétrons à pas de loup dans son univers intime qui va littéralement se déplier sous nos yeux, révélant alors ses chimères et son étonnante mythologie.
Au cour d'un voyage tumultueux entre le réel et le songe, nous rencontrerons bientôt David, un petit garçon qui "entre par les fenêtres", "un enfant de la nature" qui rend régulièrement visite au Capitaine et qui, sans raison, l'appelle "Père". Ensemble, ils se promènent chaque jour dans les Jardins de Kensington, sorte d'île échouée dans Londres, île connue seulement des enfants-naufragés et des rêveurs, lieu magique que le duo n'aura de cesse d'arpenter et de réinventer. Un lieu qui, chaque nuit, dévoile ses secrets : un monde de fantasmes où cohabitent fées, enfants perdus et oiseaux.
Au détour d'un voyage dans le temps, nous ferons également la connaissance de Mary, future mère de David, dont le Capitaine W- deviendra l'ange gardien, présidant ainsi à
sa destinée et l'aimant à distance avant de finalement devenir le père imaginaire de son enfant, David.
Enfin, à travers les pages rédigées dans l'intimité de son appartement, le Capitaine W- invoquera Timothy, un être de papier, son enfant perdu mis au monde à la faveur d'une bouteille d'encre renversée et de quelques feuilles de papier. Cette ombre de fils lui permettra peut-être, un instant, de devenir le père qu'il ne sera jamais.
Au cours de ces intrigues entrelacées, ne serait-ce pas le roman "The Little White Bird"' que nous voyons s'écrire "comme par magie" de chapitre en chapitre ? Quant au Capitaine W-, ne serait-il pas l'ombre d'un autre écrivain; bien réel ce lui-là : James Matthew Barrie ? De ce tissage entre le réel et le songe, de ces rencontres réelles ou imaginaires, naîtra un autre enfant, très célèbre celui-là, mais si méconnu dans le fond, un enfant immortel né de cette somme de rêveries : Peter Pan !
Londres, dans les années 1900.
Nous faisons la connaissance du Capitaine W-, célibataire entre deux âges et gentleman un tantinet guindé, qui s'adonne à la contemplation et, parfois, à l'écriture... Nous frayant un passage dans l'éléguant capharnaüm de son appartement, propice à la réminiscence et à l'imaginaire, nous pénétrons à pas de loup dans son univers intime qui va littéralement se déplier sous nos yeux, révélant alors ses chimères et son étonnante mythologie.
Au cour d'un voyage tumultueux entre le réel et le songe, nous rencontrerons bientôt David, un petit garçon qui "entre par les fenêtres", "un enfant de la nature" qui rend régulièrement visite au Capitaine et qui, sans raison, l'appelle "Père". Ensemble, ils se promènent chaque jour dans les Jardins de Kensington, sorte d'île échouée dans Londres, île connue seulement des enfants-naufragés et des rêveurs, lieu magique que le duo n'aura de cesse d'arpenter et de réinventer. Un lieu qui, chaque nuit, dévoile ses secrets : un monde de fantasmes où cohabitent fées, enfants perdus et oiseaux.
Au détour d'un voyage dans le temps, nous ferons également la connaissance de Mary, future mère de David, dont le Capitaine W- deviendra l'ange gardien, présidant ainsi à
sa destinée et l'aimant à distance avant de finalement devenir le père imaginaire de son enfant, David.
Enfin, à travers les pages rédigées dans l'intimité de son appartement, le Capitaine W- invoquera Timothy, un être de papier, son enfant perdu mis au monde à la faveur d'une bouteille d'encre renversée et de quelques feuilles de papier. Cette ombre de fils lui permettra peut-être, un instant, de devenir le père qu'il ne sera jamais.
Au cours de ces intrigues entrelacées, ne serait-ce pas le roman "The Little White Bird"' que nous voyons s'écrire "comme par magie" de chapitre en chapitre ? Quant au Capitaine W-, ne serait-il pas l'ombre d'un autre écrivain; bien réel ce lui-là : James Matthew Barrie ? De ce tissage entre le réel et le songe, de ces rencontres réelles ou imaginaires, naîtra un autre enfant, très célèbre celui-là, mais si méconnu dans le fond, un enfant immortel né de cette somme de rêveries : Peter Pan !
Note d'intention
Le Petit Oiseau Blanc ou Aventures dans Les Jardins de Kensington est né de ma rencontre avec J. M. Barrie.
C'est en découvrant cet auteur trop méconnu en France que j'ai « réellement » fait la connaissance de Peter Pan. « Réellement », car jusque-là, l’idée que je me faisais de cet enfant mythique se limitait à l’interprétation naïve et mièvre de Walt Disney, dans le célèbre dessin animé de 1953. J’étais bien loin alors d’imaginer que j’allais rencontrer à la fois un personnage bien plus complexe et passionnant qu’il n’y paraissait, mais surtout que j’allais découvrir un immense écrivain, J. M. Barrie, dont l’œuvre colossale est une forêt cachée par l’arbre Peter Pan.
Ainsi, lorsque j’ai d'abord voulu monter Peter Pan, la pièce de 1904, au théâtre, je me suis rapidement heurté à de nombreux problèmes. D’abord, comment travailler de manière pertinente sur un auteur aussi obsessionnel que Barrie alors qu’à l’époque, seuls la pièce de théâtre et le roman consacrés à Peter Pan étaient édités en français, laissant le reste de son œuvre dans les ténèbres. Enfin, comment tirer son épingle du jeu face aux multiples mises en scène de Peter Pan qui, jusqu’à présent, tiennent toujours plus du show spectaculaire pour enfants au détriment d’une lecture plus riche et plus profonde.
Face à ses obstacles, j'ai décidé de me tourner vers The Little White Bird, première œuvre de Barrie où se manifeste le personnage de Peter Pan. La découverte de ce roman complexe et vertigineux, de cette œuvre à tiroirs, où se multiplient, comme par enchantement, mille trappes et autres chemins de traverse, est une sorte d’autobiographie fantasmée et merveilleuse de Barrie où se trouve, dans les six chapitres centraux, la genèse de cet enfant faussement enjoué qui ne pouvait pas grandir et haïssait les mères : Peter Pan !
Au moment où j’ai refermé ce livre, j’ai su que mon projet initial n’avait plus lieu d’être. Que ce n’était plus une énième mise en scène de Peter Pan que je voulais faire, mais bel et bien adapter ce roman pour la scène.
The Little White Bird, œuvre complexe hantée par le regret et l’image du temps qui détruit tout, est une réflexion sur la figure de l’écrivain et sur le lien qui unit les parents à leurs enfants, que ces enfants soient réels ou imaginaires. C’est l’histoire bouleversante d’une relation platonique entre un auteur et une mère, celle d’un homme sans famille qui combat ce manque avec sa plume : il imagine ses propres enfants en les faisant naître dans un livre sous la forme d’êtres de papier en quelque sorte. L’histoire, enfin, de la naissance d’un mythe en passe de devenir universel. En somme, un spectacle qui révélerait la véritable identité de ce personnage, ainsi que l’importance littéraire de son créateur.
Cependant, Le Petit Oiseau blanc ou Aventures dans les Jardins de Kensington ne sera pas seulement une genèse, le récit de la naissance de Peter Pan et du mythe de l’enfant éternel. Ce sera avant tout l’histoire d’un homme, le Capitaine W– (probable double fantasmé de Barrie), écrivain solitaire se réfugiant dans la création de ce personnage, qui deviendra l’incarnation de cette enfance condamnée à disparaître. Le spectacle évoquera également une malheureuse histoire d’amour : l’amour d’un homme presque vieux pour une femme mystérieuse, mais aussi l’amour d’un père spirituel pour un enfant à la fois réel et rêvé. C’est enfin une invitation pour un voyage au pays du conte, un voyage dans le temps et les contrées mystérieuses des Jardins de Kensington – espace féerique et central du drame appelé à se jouer.
«Il ne suffit pas d’avoir une idée », disait Jean Cocteau, «encore faut-il qu’une idée nous ait, qu’elle nous hante, nous obsède, qu’elle nous devienne presque insupportable, obsessionnelle, délirante. » En rencontrant James Matthew Barrie, j’ai été harponné par une semblable idée.
À partir du texte original de ce roman de 1901, une nouvelle traduction de l’œuvre de Barrie est en cours d'écriture. Elle aboutira par la suite à une adaptation destinée à entrer en phase de création en 2020.
C'est en découvrant cet auteur trop méconnu en France que j'ai « réellement » fait la connaissance de Peter Pan. « Réellement », car jusque-là, l’idée que je me faisais de cet enfant mythique se limitait à l’interprétation naïve et mièvre de Walt Disney, dans le célèbre dessin animé de 1953. J’étais bien loin alors d’imaginer que j’allais rencontrer à la fois un personnage bien plus complexe et passionnant qu’il n’y paraissait, mais surtout que j’allais découvrir un immense écrivain, J. M. Barrie, dont l’œuvre colossale est une forêt cachée par l’arbre Peter Pan.
Ainsi, lorsque j’ai d'abord voulu monter Peter Pan, la pièce de 1904, au théâtre, je me suis rapidement heurté à de nombreux problèmes. D’abord, comment travailler de manière pertinente sur un auteur aussi obsessionnel que Barrie alors qu’à l’époque, seuls la pièce de théâtre et le roman consacrés à Peter Pan étaient édités en français, laissant le reste de son œuvre dans les ténèbres. Enfin, comment tirer son épingle du jeu face aux multiples mises en scène de Peter Pan qui, jusqu’à présent, tiennent toujours plus du show spectaculaire pour enfants au détriment d’une lecture plus riche et plus profonde.
Face à ses obstacles, j'ai décidé de me tourner vers The Little White Bird, première œuvre de Barrie où se manifeste le personnage de Peter Pan. La découverte de ce roman complexe et vertigineux, de cette œuvre à tiroirs, où se multiplient, comme par enchantement, mille trappes et autres chemins de traverse, est une sorte d’autobiographie fantasmée et merveilleuse de Barrie où se trouve, dans les six chapitres centraux, la genèse de cet enfant faussement enjoué qui ne pouvait pas grandir et haïssait les mères : Peter Pan !
Au moment où j’ai refermé ce livre, j’ai su que mon projet initial n’avait plus lieu d’être. Que ce n’était plus une énième mise en scène de Peter Pan que je voulais faire, mais bel et bien adapter ce roman pour la scène.
The Little White Bird, œuvre complexe hantée par le regret et l’image du temps qui détruit tout, est une réflexion sur la figure de l’écrivain et sur le lien qui unit les parents à leurs enfants, que ces enfants soient réels ou imaginaires. C’est l’histoire bouleversante d’une relation platonique entre un auteur et une mère, celle d’un homme sans famille qui combat ce manque avec sa plume : il imagine ses propres enfants en les faisant naître dans un livre sous la forme d’êtres de papier en quelque sorte. L’histoire, enfin, de la naissance d’un mythe en passe de devenir universel. En somme, un spectacle qui révélerait la véritable identité de ce personnage, ainsi que l’importance littéraire de son créateur.
Cependant, Le Petit Oiseau blanc ou Aventures dans les Jardins de Kensington ne sera pas seulement une genèse, le récit de la naissance de Peter Pan et du mythe de l’enfant éternel. Ce sera avant tout l’histoire d’un homme, le Capitaine W– (probable double fantasmé de Barrie), écrivain solitaire se réfugiant dans la création de ce personnage, qui deviendra l’incarnation de cette enfance condamnée à disparaître. Le spectacle évoquera également une malheureuse histoire d’amour : l’amour d’un homme presque vieux pour une femme mystérieuse, mais aussi l’amour d’un père spirituel pour un enfant à la fois réel et rêvé. C’est enfin une invitation pour un voyage au pays du conte, un voyage dans le temps et les contrées mystérieuses des Jardins de Kensington – espace féerique et central du drame appelé à se jouer.
«Il ne suffit pas d’avoir une idée », disait Jean Cocteau, «encore faut-il qu’une idée nous ait, qu’elle nous hante, nous obsède, qu’elle nous devienne presque insupportable, obsessionnelle, délirante. » En rencontrant James Matthew Barrie, j’ai été harponné par une semblable idée.
À partir du texte original de ce roman de 1901, une nouvelle traduction de l’œuvre de Barrie est en cours d'écriture. Elle aboutira par la suite à une adaptation destinée à entrer en phase de création en 2020.
Entrez dans l'univers fantasmé du Capitaine W-, double littéraire de J. M. Barrie, l'auteur de Peter Pan.
Londres, 1900.
Le Capitaine W-, célibataire entre deux âges, est un écrivain en mal de paternité. Il observe l'enfance et l'écrit en prenant modèle sur David, un petit garçon à qui il va raconter les circonstances de sa naissance et ce qu'il était avant de venir au monde. Ce récit, entre songe et réalité, les entrainera dans un voyage dans le temps et dans les Jardins de Kensington, monde de fantasmes où cohabitent fées, enfants perdus et oiseaux.
C'est au détour de cette rêverie que nous croiserons Peter Pan.
Londres, 1900.
Le Capitaine W-, célibataire entre deux âges, est un écrivain en mal de paternité. Il observe l'enfance et l'écrit en prenant modèle sur David, un petit garçon à qui il va raconter les circonstances de sa naissance et ce qu'il était avant de venir au monde. Ce récit, entre songe et réalité, les entrainera dans un voyage dans le temps et dans les Jardins de Kensington, monde de fantasmes où cohabitent fées, enfants perdus et oiseaux.
C'est au détour de cette rêverie que nous croiserons Peter Pan.
- D'après le roman de J. M. Barrie, The Little White Bird (traduction française originale de Maryse Laclabère)
et les ouvrages J. M. Barrie, l'enfant qui ne voulait pas grandir de François Rivière
et Peter Pan ou l'enfant triste de Kathleen Kelley-Lainé
EQUIPE TECHNIQUE : Mise en scène : Rémi Prin / Assistanat mise en scène : Zoé Faucher / Scénographie et décors : Benjamin Gabrié / Costumes : Célia Bardoux et Manon Gesbert / Musique originale : Léo Grise / Sound design et régie son : Quentin Degris / Accessoires : Cerise Guyon
AVEC : Julie Bulourde, Hoël Le Corre, Pierre Ophèle-Bonicel, Louise Robert, Léa Schwartz et Quentin Voinot
Avec le soutien du Théâtre Paris-Villette et du Théâtre de la Belle Etoile